thumb|Carte du Caire par Hartman Schedel datée de 1492
L'architecture est une activité particulièrement développée dans le monde syro-égyptien à la période mamelouke, entre 1250 à 1517.
La ville du Caire, capitale pendant près de deux siècles, a été bouleversée par les nombreux apports des Mamelouks, qui ne se contentent pas de construire des monuments, mais réorganisent la ville et poursuivent une politique active de restauration. Le sultan An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn (1285-1341) notamment œuvre beaucoup pour l'urbanisme, avec un programme dense de constructions.
L'évolution n’est cependant pas linéaire : la ville ne cesse de se détruire et de se reconstruire, notamment en raison des crues du Nil. Si la venue au Caire du calife Abbasside permet à la capitale égyptienne de se trouver au centre du monde culturel islamique et engendre une importante politique de constructions de madrasa, la peste noire a également un effet particulièrement néfaste sur la ville, qui de qu'elle mesurait avant l'épidémie, passa à au . L'historien Maqrizi insiste beaucoup sur la ruine du Caire au .
thumb|Carte du Caire publiée en 1572 dans Civitate Orbis Tarrarum, par Braun et Hogenberg
La ville s'organise en quartiers, appelés khitat. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une ville unifiée, mais du regroupement de diverses petites villes, anciennes capitales de l'Égypte islamique. La grande muraille entreprise par Saladin était censée englober al-Qata’i’, al-‘Askar, al-Qahira et Fostat, afin que la ville devienne une entité, mais l'entreprise reste inachevée. Sous les Circassiens, la configuration urbaine est la suivante :
dans la vieille Fostat se cantonne une population dense et pauvre avec un quartier très commerçant ;
Al-‘Aksar, au nord-est de Fostat, où se trouve la ville fondée par les Abbassides en 750 ;
Al Qata’i fondée en 870, abrite la mosquée Ibn Touloun, qui subit des réfections sous le règne mamelouk ;
à l'est du Khalij (un canal dérivé du Nil) se trouvaient les beaux quartiers ;
à l'ouest du Khalij, les jardins et les terrains vagues attendent encore de nouveaux arrivants ;
à Bulaq s'étend un port ;
des campements et des casernements sont installés dans la zone nord et sur l'île de Khauda ;
les monuments religieux importants se concentrent dans l'ancienne Qahira et dans la citadelle sur le mont Mukattan.