Les lazzis, de l’italien lazzo : lien, sont, dans le théâtre all’improviso, la commedia dell'arte, toutes sortes de plaisanteries burlesques, soit en paroles, soit en actions, des jeux de mots, des grimaces, des gestes grotesques et jusqu’à des détails de farces sur tréteaux.
Utilisant l’improvisation théâtrale, une séquence fixe de jeu détenue comme savoir-faire exclusif par un ou des acteurs et susceptible d’être introduite à un endroit ou à un autre au moment de la scénarisation improvisée d’un canevas, les lazzis sont caractérisés sinon par la grossièreté de la plaisanterie, du moins par une certaine vulgarité ; c’est du comique sans distinction, de la bouffonnerie réelle que ne relève pas l’esprit, mais dont l’effet de surprise et de rire est presque infaillible.
Constituant une sorte de parenthèse comique ou de digression à l'intérieur de l'action, le lazzi engage souvent des capacités d’acrobatie verbales ou gestuelles et est hautement susceptible de devenir la marque de fabrique d’un acteur spécifique. L’Art (Arte) de l’acteur improvisateur réside alors autant dans sa capacité pure d’improvisation (celle-ci se manifestant par le fait, parfaitement observable, qu’il joue hors-lazzi) que dans son aptitude à « caser » les lazzis qu’il domine en des moments maximalement utiles à l’ambiance et au rythme du spectacle en cours d’élaboration.
Molière a été le premier comédien à introduire dans le théâtre français le procédé italien du lazzo :
Dans cette dynamique, l’abus du lazzi peut devenir l’indice d’un mauvais improvisateur ou même d’un cabotin individualiste, quoi qu’il en soit d’autre part de la virtuosité particulière de chacun des lazzi exécutés.
Les zanni de la commedia dell'arte, y recouraient à profusion et les anciens comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, Turlupin et autres, étaient fameux par leurs lazzis ; Molière n’en a pas dédaigné l’emploi dans ses farces merveilleuses, et plus d’un acteur du leur a dû une partie de sa renommée.