Chêne est le nom vernaculaire de nombreuses espèces d'arbres et d'arbustes appartenant au genre Quercus, et à certains genres apparentés de la famille des fagacées, notamment Cyclobalanopsis et Lithocarpus.
Ce genre, présent dans tout l'hémisphère nord et dont l'aire de répartition s'étend depuis les froides latitudes jusqu'aux zones tropicales de l'Asie et de l'Amérique, comprend à la fois des espèces à feuilles caduques et d'autres à feuilles persistantes.
Là où il est naturellement présent dans son aire de répartition, le chêne abrite des centaines d'autres espèces (notamment après sa vie dans son bois mort), de sorte que certains écologues le qualifient de point chaud de biodiversité.
Il n'y a pas de mot indo-européen spécifique au chêne, un arbre qui puise ses noms dans des couches linguistiques plus anciennes. Le nom de chêne renvoie ainsi à quatre étymons différents : l'indo-européen *dreu-, *perkwus et heyǵ-, et le gaulois *cassanos.
Les étymons indo-européens *dreu-, *deru-, *doru- (avec le sens polysémique de solide, ferme comme un arbre) se retrouvent dans le sens de chêne, l'arbre par excellence, dans différentes langues : le breton derv, le gallois derw, le gaélique dair, qui signifient tous « chêne ». Les langues slaves connaissent des formes comme le russe, le tchèque dub et le polonais dąb. Le grec druas, dérivé de ces étymons, a donné les termes de dryades, de dendrochronologie et de philodendron. Le derby est peut-être issu de cette racine. La racine *dreu- est à l'origine du pré-germanique *dréu̯om qui a donné l'anglais tree, « arbre ».
L'étymologie du mot « druide » (latin druidæ, protoceltique *dru-wid-s) est souvent reliée à cette racine indo-européenne. Si tous les spécialistes s'accordent pour reconnaître dans le second terme de ce composé la racine *weid- (« savoir, voir »), le premier terme est souvent interprété comme le préfixe intensif indo-européen dru- (δρῦς, « durs, forts comme le chêne »), d'où la traduction courante : « les très savants ». Cette explication a été critiquée, notamment par le linguiste Émile Benveniste.