L'expression gatekeeping (littéralement « garder le portail ») ou gardien en français désigne dans le domaine de la communication, les intermédiaires chargés de gérer l’accès de certaines informations ou événements à la sphère publique, par le choix de la médiatisation. Par exemple, les journalistes sont des gatekeepers qui jouent le rôle de « portier » : ils laissent entrer certaines informations dans le champ public, et en bloquent d’autres. Les gatekeepers sont des professionnels de l’information qui sont des intermédiaires de l’espace public. Autrement dit, ils sont chargés de gérer l’accès à une information pour la rendre visible auprès de la population, des institutions et du monde médiatique. L'information est filtrée et distribuée sur différents supports : les journaux, la radiodiffusion, Internet. La pratique a été théorisée par le psychologue Kurt Lewin en 1947 et se retrouve dans plusieurs domaines de la recherche, dont celui des sciences de la communication, du journalisme, des sciences politiques, et de la sociologie. Elle fut tout d’abord appliquée à la chaîne alimentaire, puis retransmise au domaine de la communication médiatique par le professeur David Manning White, en 1950. Cette théorie de la communication du « gatekeeping » tente d’expliquer le fonctionnement de la machine médiatique. Selon cette théorie, partant du postulat de départ que pour un journaliste il n’est pas possible de relater toutes les informations, ils sont obligés de sélectionner les sujets selon une logique structurelle et organisationnelle centrée sur les médias. Les informations envoyées au public sont donc les faits qui passent au crible des conférences de rédaction. Pour vulgariser, les gatekeepers sont des « filtres », qui prélèvent dans le flux d'informations et des discours qui leur parviennent ceux qui retiennent le plus leur attention, pour permettre à un journaliste ou communicant de les retransmettre par la suite au public. Ceci va constituer un « miroir de la réalité ».