vignette|Accumulation d'objets dans l'appartement d'un syllogomane. La syllogomanie ou accumulation compulsive (du grec ancien : « rassemblement ») est le fait d'accumuler de manière excessive des objets (sans les utiliser), indépendamment de leur utilité ou de leur valeur, parfois sans tenir compte de leur dangerosité ou de leur insalubrité. Le syndrome de Diogène constitue une forme extrême de syllogomanie incluant une hygiène personnelle très dégradée. L’accumulation excessive peut aller jusqu'à affecter la mobilité et interférer avec des activités de base, comme faire la cuisine ou le ménage, voire se laver ou dormir. Dans l'état actuel des connaissances scientifiques, le caractère isolé du trouble n'est pas déterminé, la syllogomanie pourrait possiblement être le symptôme d’une autre affection, comme un trouble obsessionnel compulsif (TOC). En 2013, la syllogomanie a été inscrite dans la version 5 du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. La syllogomanie est identifiée chez 2 à 6 % de la population adulte. La prévalence est de l'ordre de 2 % chez les adolescents avec une légère prédominance du sexe féminin. On note cependant une légère prédominance masculine sur l'ensemble de la population. Elle apparaît vers la pré-adolescence, devient chronique et tend à s'aggraver avec les années, avec des exacerbations souvent en rapport avec des chocs émotionnels. vignette|Cuisine insalubre et inutilisable. Le trouble est défini par : une accumulation volontaire ou incapacité à jeter un grand nombre de possessions qui semblent à toute autre personne inutiles ou d’un intérêt très limité ; un lieu de vie encombré au point de limiter les mouvements ; un inconfort et souffrance causés par l’amoncellement des objets. La syllogomanie, dans ses pires formes, peut être à l'origine d'incendies, de conditions insalubres (infestations de rongeurs et/ou d’insectes), de blessures causées par le désordre et d’autres dangers pour la santé et la sécurité des individus vivant dans ces conditions.
Pierre Magistretti, Jean-René Cardinaux