Que faire ?, sous-titré Questions brûlantes de notre mouvement (orthographe d'époque : Что дѣлать? / orthographe contemporaine : Что делать? / Chto dielat?), est un traité politique écrit par le révolutionnaire russe Lénine en 1901 et publié en 1902.
Le titre est inspiré par celui du roman Que faire ? publié par le révolutionnaire russe Nikolaï Tchernychevski en 1863 et qui avait marqué toute la génération révolutionnaire de la fin du .
Dans Que faire ?, Lénine fait valoir que la classe ouvrière ne deviendra pas spontanément révolutionnaire par des luttes économiques pour les salaires ou pour la réduction du temps de travail. Pour convertir la classe ouvrière au marxisme, insiste Lénine, les marxistes doivent former un parti politique ou une « avant-garde », des révolutionnaires dévoués à diffuser les idées marxistes parmi les travailleurs. La brochure précipite la scission du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR) entre les bolcheviks et les mencheviks.
En 1904, Léon Trotski, qui s'alliera par la suite à Lénine, parle dans Nos tâches politiques d'une qui aboutirait à la domination d'un dictateur.
Lénine rappelle une des bases de la stratégie révolutionnaire marxiste : l'étude théorique. Il expose ensuite ses divergences avec les (représentés par les journaux Rabotchaïa Mysl et Rabotchéïé Diélo), un courant politique qui réduit l'action politique prolétarienne à la seule lutte économique, c'est-à-dire aux revendications concernant les salaires et les conditions de travail. La révolution est repoussée à très long terme (voir citation plus bas). Pour Lénine, au contraire, il faut lutter de manière organisée pour le renversement de la bourgeoisie.
Lénine attaque aussi les positions des terroristes de la Svoboda, qui voient dans l'action ponctuelle violente une tactique d'excitation des masses. La stratégie révolutionnaire doit au contraire être un long et patient travail d'organisation.
Selon Lénine, les et les ont en commun de tout miser sur la spontanéité des masses, et cela fait d'eux des opportunistes car ils renoncent à la diffusion de masse d'une conscience politique de classe.