Dany-Robert Dufour est un philosophe français contemporain, professeur de philosophie de l'éducation à l’université Paris-VIII jusqu'en 2015, ancien directeur de programme au Collège international de philosophie de 2004 à 2010 et ancien résident à l'Institut d'études avancées de Nantes en 2010-2011. Il enseigne régulièrement à l’étranger, en particulier au Brésil, Colombie et au Mexique. Il collabore régulièrement à des activités artistiques (littérature, musique, théâtre), collaborant notamment au spectacle Bleib de Michel Schweizer. Son travail porte principalement sur les systèmes et les processus symboliques et se situe à la jonction de la philosophie du langage, de la sémiologie, de la philosophie politique et de la psychanalyse. L'homme est une espèce caractérisée par sa néoténie : l'homme naît inachevé (la boîte crânienne non soudée, l'absence de pilosité et la faiblesse de l'appareil musculaire). C'est ce qui fait l'homme inapte aux exigences dures conditionnées par la nature et qui l'a poussé à inventer la culture. Cette condition humaine néotène peut être à la fois et sa faiblesse et sa grandeur : La culture est pour Dany-Robert Dufour, constituée d'une intersubjectivité où un je parle avec un tu d'un il. Entre les parlants présents le il est une symbolisation de quelque chose qui est absent. Cette symbolisation du néotène se substitue à l'animal dominant la meute chez les autres animaux plus aptes aux exigences dures de la nature. Dany-Robert Dufour dénomme ce dominant abstrait le Grand Sujet désignant des forces symboliques variées au cours de l'histoire : le Totem, des Esprits, les dieux de la phusis grecque, le Dieu omnipotent monothéiste, le Roi de droit divin, le prolétariat, voire la Race, et, de nos jours, le marché néolibéral. Dans trois livres, Dany-Robert Dufour tente de démontrer comment l'homme de nos jours est tombé sous l'influence d'un nouveau "Grand Sujet" : le néolibéralisme. Dans L'Art de réduire les têtes, Dany-Robert Dufour s'interroge sur la mutation post-moderne (ce que Jean-François Lyotard appelle « la fin des grands récits ») qui laisse le sujet contemporain en panne de récits fondateurs.