Les tannaïm (judéo-araméen : תנאים, singulier Tanna, « répétiteur ») sont, au sens large, les Sages dont les opinions sont rapportées dans la Mishna et, au sens restreint ceux qui l'ont codifiée.
Leur ère, dite « tannaïtique » ou « mishnaïque », s'étend donc, selon la définition, de la période du Second Temple (approximativement 520 AEC), ou des débuts de l'ère commune à 200 EC, date à laquelle la Mishna est clôturée dans l'académie de Juda Hanassi.
Elle comprend (ou fait suite à) l'ère des Zougot (les « paires ») et de la Grande Assemblée, et précède la période des Amoraïm (docteurs du Talmud).
Le terme araméen de tanna (au pluriel tannaïm) est dérivé de shanah (שנה), dont dérive aussi Mishna. Il signifie « répéter [les opinions de ses maîtres et prédécesseurs] ».
Dans le judaïsme, l'aspect de répétition fidèle garantit la valeur de l'opinion : d'aucuns, comme don Isaac Abravanel, n'hésitent pas à pourfendre les opinions de Sages lorsqu'ils ne les tiennent pas d'un maître, considérant que cela ne relève que de la spéculation humaine, et non de l'esprit divin. Ce titre de « répétiteurs » par lesquels ils se désignaient est donc la marque d'une grande modestie, car ils étaient en fait des « normateurs », innovant en matière de conduite à tenir (halakha) et d'interprétation pour les générations futures, comparant diverses opinions, et choisissant celle qui serait à la fois la plus viable et la plus fidèle aux enseignements de la Loi écrite.
L'ère des Tannaïm est habituellement divisée en 5 périodes, suivant les générations. On recense à peu près 120 Tannaïm connus.
Les Tannaim vécurent dans plusieurs centres sur la terre d'Israël. Le centre spirituel du Judaïsme était à l'époque Jérusalem, mais après la destruction de la ville et du Second Temple, il fut, selon la tradition, déplacé à Yavné par Rabban Yohanan ben Zakkaï (premier Sage à porter le titre de Rabban', et l'un des plus grands Sages d'Israël par ailleurs). Il y eut également d'autres centres à Lod, à Bnei Brak, et Ousha.