Le project Cybersyn ou en espagnol, proyecto Synco a été un projet chilien visant à créer une économie planifiée contrôlée par un système temps réel durant les années 1970–1973 (sous le gouvernement du président Salvador Allende). Il s'agissait essentiellement d'un réseau de télex qui reliait les entreprises à un ordinateur central situé à Santiago qui était contrôlé suivant les principes de la cybernétique. Le principal architecte de ce système était le scientifique britannique Anthony Stafford Beer. Il est une claire manifestation de la notion de machine à gouverner. Au début des années 1970, le président Salvador Allende, nouvellement élu, demande (par l'intermédiaire du haut fonctionnaire Fernando Flores, âgé de 28 ans, nommé par le chef de l'État à l'Agence nationale du développement, une structure technocratique qui administre les entreprises nationalisées) à Stafford Beer (un des principaux théoriciens de la cybernétique, discipline qui étudie le rôle de la communication dans le contrôle des systèmes sociaux, biologiques et techniques) de créer ce système. Il prend plus d'un an à être mis sur pied mais ne fut jamais réellement achevé. À son arrivée au pouvoir, Salvador Allende avait nationalisé les industries clef du pays, en promettant la « participation des travailleurs » dans la planification. Le projet Cybersyn, un système ultramoderne, vise donc à gérer et rationaliser cela, dans un contexte géopolitique marqué par l'hostilité des États-Unis, qui souhaitent isoler le Chili. Il s'agit surtout de répondre au problème suivant : . Si l'informatique permet d'automatiser certaines tâches, la machine ne peut pas prendre de décisions pertinentes seule. Mais elle peut permettre de relever les problèmes les plus urgents tout en permettant d'envisager à l'avance les conséquences de telle ou telle décision. Le système fut surtout utile en octobre 1972, lorsque camionneurs en grève bloquèrent les rues de Santiago. En utilisant le réseau de télex, le gouvernement a été en mesure de coordonner le transport de la nourriture dans la ville par les 200 camionneurs loyaux au gouvernement.