La gouvernance multi-niveaux est un concept récent né de l’entrecroisement des théories de la science politique et de l’analyse de l’action publique. En effet, c’est au cours de la dernière décennie du siècle que l’on a pu voir émerger une importante discussion sur le rôle des gouvernements nationaux ou infranationaux dans l’intégration européenne, théories notamment développées par les politologues Liesbeth Hooghe et Gary Marks. La théorie de la gouvernance multiniveaux est un système de négociations continue entre les différents gouvernements imbriqués à plusieurs niveaux. Pour Gary Marks et Liesbeth Hooghe, l’incarnation européenne en est le parfait exemple car elle représente une diffusion du pouvoir à différents niveaux : supranational ou infranational. Les premiers travaux de recherche sur les gouvernances multi-niveaux ont émergé dans les années 1990. Cette approche a été présentée comme une conceptualisation alternative de la construction des décisions dans l’Union Européenne. Cette approche correspond à la mise en évidence de dynamiques résultant de négociations antagoniques entre les États-Membres et les Institutions supranationales et infranationales. On retrouve un processus composite de prise de décisions composé de différents niveaux et « se déployant au-dessous de l'État aussi bien qu'au-dessus de lui ». L’État-nation reste un acteur central dans la mise en place des politiques publiques, mais il est également crucial de comprendre que la gouvernance nationale peut être remplacée par une gouvernance multiniveaux : La gouvernance n’est plus le seul fait de l’État-nation mais concerne également d’autres niveaux (supra ou infranational), se faisant toujours par délégation : vers le bas et vers le haut La gouvernance des États est elle-même affectée par les différents niveaux. Le fait que des entités « infranationales » soient dotées de compétences va influer sur la façon dont les décisions prisent au niveau central vont être mises en œuvre.