vignette|Groupe de réfugiés à Trieste, 1953. L'exode istrien ou exode d'Istrie-dalmate est le départ forcé entre 1943 et 1960 de la population italophone des régions d'Istrie, de Fiume et de Dalmatie, alors annexées par la Yougoslavie communiste. Le pluralisme linguistique et culturel millénaire de l'Istrie, de Fiume et de la Dalmatie comprenait des Italiens de tradition vénitienne, des Istriens, des Slovènes, des Croates, des Serbes et des Morlaques. Sous l'Autriche-Hongrie, la cohabitation était paisible sinon cordiale, mais sous le fascisme italien, la langue et la culture italienne, prédominantes mais non-exclusives depuis l'époque romaine et durant le « millénaire vénitien », sont devenues obligatoires en Istrie, à Cherso, à Fiume et à Zara, tandis qu'en Dalmatie yougoslave, les langues romanes étaient proscrites au profit du serbo-croate. vignette|Monument des victimes des massacres des foibe, à Rome. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la Yougoslavie devenue communiste s'agrandit, aux termes du traité de paix de Paris de 1947, de tous les territoires italiens situés au sud et à l'est de Muggia et de San Dorligo della Valle en Istrie, comprenant encore d'importantes minorités italophones. Dans ce contexte, les massacres des foibe et les menaces du gouvernement communiste yougoslave ont provoqué l'exode des populations de culture italienne, officiellement comme revanche sur l'occupation fasciste à la suite de l'invasion de la Yougoslavie, mais en fait pour exclure toute future revendication territoriale ou économique italienne, comme dans le cas des allemands des Sudètes vis-à-vis de la Tchécoslovaquie. Comme le gouvernement ouest-allemand le fit pour les Sudètes, le gouvernement italien offrit son assistance à ces réfugiés et les repartit dans des centres d'accueil sur son territoire. vignette|Carte démographique de la Croatie montrant les citoyens de langue maternelle italienne selon le recensement de 2011.