Ni Tuocheng, dit Watchman Nee, né le à Shantou (汕頭 ; pinyin : Shàntóu), dans la province de Guangdong, et décédé le en Chine dans le Anwhei (Anhui), est un évangéliste et écrivain chrétien méthodiste chinois. Durant les trente années que dura son ministère, il parcourut une grande partie la Chine pour annoncer l'Évangile, fondant un peu partout des Églises locales, indépendantes des missions étrangères, connues en Occident sous le nom d'églises du « Petit troupeau ». Watchman Nee publia également une abondante littérature pour l’évangélisation, l’édification des chrétiens et la formation des pasteurs ; certains livres, tirés de ses conférences, sont toujours édités dans de nombreuses langues et rencontrent le même succès dans les milieux chrétiens évangéliques. À l’arrivée des communistes au pouvoir en Chine, les chrétiens furent sévèrement persécutés et Watchmann Nee fut arrêté en 1952. Condamné à vingt années d'emprisonnement en , il décéda dans un camp de travail en . Au début du , lorsque naquit Watchman Nee, la Chine était ouverte au christianisme depuis une cinquantaine d’années mais il n’était accepté que par une minorité de la population, la majorité des chinois voyant en lui une religion venue de l’étranger et qui, de plus, leur avait été imposée par la force des armes dans les conditions humiliantes du traité de Nankin (1842). Le christianisme n’était cependant pas chose nouvelle en Chine puisqu’il y fut annoncé dès le par un missionnaire nestorien, nommé Alpen, qui alla jusqu’à la capitale, Sian (Xi'an), où l’empereur l’autorisa à construire une église et un monastère. Ces succès initiaux ne tinrent pas leurs promesses et il ne restait en Chine que de petits groupes de chrétiens, comme put le constater Marco Polo à son arrivée à Pékin, la capitale mongole, en 1275. La deuxième tentative d’évangéliser la Chine fut effectuée au par un missionnaire catholique, un franciscain, qui fonda une église à Pékin où il y eut jusqu’à six cents convertis en 1305.