Pierre Maurice Marie Duhem, né le à Paris 2 et mort le à Cabrespine, est un physicien, chimiste, historien et épistémologue français. Né à Paris le , Pierre Duhem est le fils de Pierre Joseph Duhem, d'origine flamande, et de Marie Alexandrine Fabre, d'origine languedocienne. Il suit ses études secondaires au collège Stanislas, et obtient le baccalauréat. Il entre premier au concours de l'École normale supérieure en 1882. Il y étudie la physique et est reçu à l'agrégation de sciences physiques en 1885. Il présente une thèse sur le potentiel thermodynamique, où il critique le principe du travail maximum de Marcellin Berthelot. Le jury refuse la thèse sur des critères universitaires. Il s'opposera toute sa vie à Marcellin Berthelot, son adversaire universitaire et idéologique. Duhem était ouvertement anti-républicain, antisémite et anti-dreyfusard. Il enseigne la physique à la faculté des sciences de Lille, entre 1887 et 1891. En 1893, il enseigne à l'université de Rennes. En 1894, il obtient une chaire de physique théorique à l'université de Bordeaux, où il passera toute sa carrière, en opposition avec les mandarins parisiens. Duhem est proche de l'Action française, quoiqu'il soit légèrement critique envers l'athéisme de Charles Maurras. Il était catholique pratiquant. Lors de la Première Guerre mondiale, il s'engage dans l'effort de guerre intellectuel. Dans La Science allemande (1915), il oppose ce qu'il considère comme la « science germanique », qui serait moins noble que la « science française », car ne relevant pas de l'esprit géométrique, cartésien, à la française. Il s'y inspire de la distinction entre esprit ample et esprit fin exposé par Pascal dans De l'esprit géométrique et Pensées. Duhem est un spécialiste de la thermodynamique qui est à l’époque la branche dominante en physique. Très tôt orienté vers les travaux de Gibbs et de Helmholtz, Duhem propose, dès ses premières contributions, d’utiliser la notion de potentiel chimique, ce qui le conduira à la formulation de la relation de Gibbs-Duhem.