vignette|Photo de Ludwig von Mises dans sa librairie
La praxéologie (de praxis) est un champ disciplinaire qui se donne pour objet l'analyse de l'action humaine. Mais le terme a pris des sens différents depuis qu'il a été introduit par Louis Bourdeau en 1882, puis popularisé par Alfred Espinas en 1890. Ses objectifs varient selon les disciplines et les chercheurs : la réflexion peut être orientée en vue d'intervenir sur des domaines d'action réels ou elle peut être destinée à constituer une approche analytique ou une science de l'action.
Le terme a été utilisé, notamment, par l'économiste autrichien Ludwig von Mises (dans L'Action humaine, 1949) et le philosophe polonais Tadeusz Kotarbinski. Le philosophe français Éric Weil et le sociologue Pierre Bourdieu ont également employé le mot au sens d'une « théorie de la pratique ». On doit à Abraham Moles d'avoir formé, sur la base de ce mot, le concept de praxème, le "plus petit atome d'action concevable". Plus récemment, des approches psycho-sociologiques (Victor Alexandre) ou auto-pédagogique (Alexandre Lhotellier) ont privilégié une approche individuelle de la praxéologie. Le philosophe norvégien Gunnar Skirbekk a également proposé une approche nouvelle de la praxéologie inspirée des derniers écrits de Ludwig Wittgenstein.
En tant que science de l'action (efficace), la praxéologie a été définie de manière très diverses depuis l'introduction du terme dans les années 1880. L'approche classique s'interroge sur l'efficacité de la pratique, en particulier en vue d'améliorer la productivité et le rendement d'une entreprise (Espinas, Fayol).
Henri Fayol (1841-1925), praticien et dirigeant d'usine, a fondé la praxéologie classique. Il a publié son savoir dans Administration industrielle et générale (1916). Pour lui, le dirigeant est un être de raison qui planifie, organise, dirige, coordonne et contrôle (PODC).
L'entreprise est vue comme une machine. Cela reflète son époque, mais la théorie reste influente. Fayol est du même style que Frederick Winslow Taylor en 1911.