Concept

Décomposition (ministère de la Sécurité d'État)

La décomposition (en allemand Zersetzung) était une technique de travail de la police secrète est-allemande, la Stasi. Elle avait pour but de combattre les opposants politiques, supposés ou avérés. Les « mesures de décomposition », définies dans le cadre d'une ligne de conduite de 1976, ont été effectivement utilisées dans le cadre des « procédures opérationnelles » (en allemand Operative Vorgänge ou OV). Elles ont remplacé la terreur ouverte de l'ère Ulbricht. En tant que pratique de persécution répressive, la décomposition remplissait des fonctions étendues et secrètes de contrôle et de manipulation, jusque dans les relations personnelles de la cible. La Stasi s'appuyait pour cela sur son réseau de collaborateurs officieux (en allemand inoffizielle Mitarbeiter ou IM), sur l'influence de l'État sur les institutions et sur la « psychologie opérationnelle ». Par des attaques psychologiques ciblées, la Stasi essayait ainsi d'ôter au dissident toute possibilité d'« action hostile ». Grâce à de nombreux dossiers de la Stasi rendus publics à la suite du tournant en Allemagne de l'Est, l'usage des mesures de décomposition est bien documenté. Selon les estimations, le nombre de victimes de telles mesures serait de l'ordre du millier, voire de la dizaine de milliers, et parmi elles, auraient subi des dommages irréversibles. Des pensions de dédommagement ont été créées pour les victimes. Pendant la première décennie d'existence de la RDA, l'opposition politique est combattue principalement par le droit pénal, via les accusations d'incitation à la guerre et au boycott. Pour contrecarrer l'isolement de la RDA sur la scène internationale, dû à la construction du mur en 1961, la terreur judiciaire est abandonnée. Surtout depuis le début de l'ère Honecker en 1971, la Stasi intensifie ses efforts pour punir les comportements dissidents sans passer par le droit pénal. Des motifs importants sont le désir de la part de la RDA de reconnaissance internationale et le rapprochement avec l'Allemagne de l'Ouest à la fin des années 60.

À propos de ce résultat
Cette page est générée automatiquement et peut contenir des informations qui ne sont pas correctes, complètes, à jour ou pertinentes par rapport à votre recherche. Il en va de même pour toutes les autres pages de ce site. Veillez à vérifier les informations auprès des sources officielles de l'EPFL.
Concepts associés (3)
Manipulation mentale
vignette|upright=1.0|Vue d'artiste de la coercition et du lavage de cerveau. Une manipulation mentale ou manipulation psychologique est une méthode délibérément mise en œuvre dans le but de contrôler ou influencer la pensée, les choix, les actions d'une personne, via un rapport de pouvoir ou d'influence (suggestions, contraintes). Les méthodes utilisées faussent ou orientent la perception de la réalité de l'interlocuteur en usant notamment d'un rapport de séduction, de suggestion, de persuasion, de soumission non volontaire ou consentie.
Secret police
Secret police (or political police) are police, intelligence, or security agencies that engage in covert operations against a government's political, religious, or social opponents and dissidents. Secret police organizations are characteristic of authoritarian and totalitarian regimes. They protect the political power of a dictator or regime and often operate outside the law to repress dissidents and weaken political opposition, frequently using violence. They may enjoy legal sanction to hold and charge suspects without ever identifying their organization.
Guerre psychologique
La guerre psychologique est l'utilisation de techniques psychologiques pour amener l'adversaire à penser qu'il est en position de faiblesse ou qu'il a intérêt à se rendre. C'est la guerre par les idées plutôt que par les armes matérielles. Si l'on utilise une métaphore, la guerre psychologique peut être assimilée à une partie de poker où chaque joueur cherche à se présenter aux autres comme celui ayant la meilleure main, en bluffant.

Graph Chatbot

Chattez avec Graph Search

Posez n’importe quelle question sur les cours, conférences, exercices, recherches, actualités, etc. de l’EPFL ou essayez les exemples de questions ci-dessous.

AVERTISSEMENT : Le chatbot Graph n'est pas programmé pour fournir des réponses explicites ou catégoriques à vos questions. Il transforme plutôt vos questions en demandes API qui sont distribuées aux différents services informatiques officiellement administrés par l'EPFL. Son but est uniquement de collecter et de recommander des références pertinentes à des contenus que vous pouvez explorer pour vous aider à répondre à vos questions.