Résumé
La maladie du charbon, également appelée fièvre charbonneuse, est une maladie infectieuse aiguë causée par la bactérie Bacillus anthracis. C'est une anthropozoonose, c'est-à-dire commune aux animaux et à l'homme. Très rare chez l'homme, elle s'observe le plus souvent chez les animaux herbivores. Bacillus anthracis est une arme bactériologique potentielle depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et a été particulièrement médiatisée à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Malgré son nom anglais anthrax, cette maladie ne doit pas être confondue avec l'anthrax, qui en français désigne une staphylococcie cutanée. La maladie du charbon existait probablement dès l'Antiquité, confondue avec les nombreuses maladies qui pouvaient décimer les troupeaux. Ainsi lorsque Aristote parle de morts rapides d'animaux au pâturage, en mettant en cause la « morsure venimeuse » des musaraignes, il se serait agi en fait d'une forme suraiguë de fièvre charbonneuse. Les médecins historiens du ont cru voir cette maladie dans le mythe de la tunique de Nessus, qui aurait été une tunique de laine provenant d'un animal charbonneux ; dans la Bible, comme la cinquième et sixième des dix plaies d'Égypte ; dans Homère ; dans Virgile (troisième chant des Géorgiques, sur les maladies des troupeaux) ; dans Lucrèce Hippocrate utilise le terme grec anthrax pour désigner une lésion cutanée avec escarre noirâtre, ressemblant à du charbon. Selon les critères modernes, rien ne permet d'affirmer qu'il s'agisse vraiment de maladie du charbon, c'est plausible tout en demeurant incertain. Pline l'Ancien, au premier siècle de notre ère, évoque aussi la maladie sous le nom de carbunculus : il la dit mortelle pour l'homme et indique un traitement à base de « charbon de bois de chêne écrasé et mélangé avec du miel ». La maladie est reconnue au , au moins par la République de Venise qui punit de mort les vendeurs de viande d'animaux charbonneux. À partir du , les descriptions se font plus précises avec une meilleure identification des formes animales et humaines.
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