L'orientalisme – ou orientologie – est une discipline scientifique ayant pour objet l'étude des langues et des civilisations orientales, notamment sur les plans historique, culturel, artistique, religieux et linguistique.
On peut notamment citer parmi ses composantes la japonologie, la sinologie, la tibétologie, l'indologie, l'assyriologie, ou encore l'égyptologie. D'autres disciplines sont au carrefour de plusieurs de ces cultures, comme la dunhuangologie.
vignette|Le Bain turc
Le professeur de littérature comparée Edward Saïd s'est livré, dans son œuvre principale, L'Orientalisme (1978), à une déconstruction de l'orientalisme depuis ses débuts jusqu'à son application récente pour justifier la guerre en Irak.
Le constat de départ vient des experts géopolitiques sur le Moyen-Orient, qui se présentent comme des sommités dans leur domaine alors qu'ils ne parlent pas la langue des peuples dont ils décrivent les cultures et sociétés.
Dans son livre, Edward Saïd relie ces études orientales à la pratique de l'orientalisme dans l'Europe du , notant que ce développement spectaculaire de connaissances en ethnologie, sociologie, ou encore archéologie accompagne l'apogée de l'ère coloniale. Ainsi le discours de 1910 d'Arthur Balfour affirmant que l'Angleterre connaît mieux l'Égypte que l'Égypte elle-même, grâce à l'égyptologie ; ce qui légitime la présence de l'administration coloniale. Pour Saïd, l'orientalisme, sans être une idéologie politique, est un courant de pensée qui a « légitimé d'un point de vue culturel l'impérialisme colonial européen ». D'une manière plus générale, il met en exergue que l'Occident s'est construit en définissant, par la négative, ce qu'il n'était pas, projetant sur un Orient fantasmé et exotique sa distinction de l'Autre. On retrouve donc par le clivage occidental/oriental une perpétuation du schéma de pensée civilisé/barbare, qui se retrouve intuitivement par le fait que les dits orientaux ne se définissent pas comme tels, alors que les ressortissants occidentaux se nomment ainsi eux-mêmes.