Le concordat du est un accord signé entre le Saint-Siège, représenté par le cardinal Pacelli (futur pape Pie XII), secrétaire d'État, et le Reich allemand, représenté par le vice-chancelier Franz von Papen. Ayant vu sa validité confirmée en 1957, il est encore en vigueur de nos jours.
Le pape Pie XI mène une politique très active de négociation et de signature de concordats ; dix-huit seront signés au cours de son pontificat. Il en négocie avec tous types de régimes : autoritaires, démocratiques, socialistes (comme l'URSS) ou fascistes (comme l'Italie), en parvenant souvent à un accord. Par cette politique, il cherche à protéger les catholiques et préserver les institutions de l'Église (en évitant notamment l'ingérence des États dans les nominations d'évêques) et de la famille chrétienne, dans deux domaines en particulier : l'éducation et le mariage.
Pie XI a une bonne connaissance de l'Allemagne. Il n'ignore pas les difficultés posées par les séquelles du Kulturkampf dans un pays majoritairement protestant : les catholiques ne représentent que 32 % de la population, concentrés en Bavière et en Rhénanie. Néanmoins, cette importante minorité est active, en particulier s'agissant des mouvements de jeunesse. Elle compte prêtres, religieux et un parti politique, le Zentrum.
Pie XI demande donc à Pacelli, nonce apostolique en Allemagne et futur Pie XII, d'engager des négociations avec la république de Weimar. Celui-ci rencontre Friedrich Ebert. Cependant, le gouvernement fédéral ne souhaite pas entretenir des relations directement avec une religion. L'article 137 de la Constitution de Weimar proscrit ainsi toute « Église d'État ». En revanche, il permet des négociations au niveau des Länder. En conséquence, des concordats sont signés avec la Bavière (), la Prusse () ou encore le pays de Bade (), tous dans des conditions globalement favorables à l'Église catholique romaine.
L'arrivée du Parti nazi au pouvoir en janvier 1933 change la donne. Le catholique conservateur Franz von Papen est nommé vice-chancelier.