Les alaouites ou alawites (علويّ, alaouite ; alawite), également appelés noseïris ou nusayris (نصيريّ, nosaïrite), ou ansariyas, sont un groupe ethnique et religieux issu du djébel Ansariya au nord de la Syrie. Ils pratiquent une forme de chiisme duodécimain.
Au début du , ils forment entre 10 % et 12 % de la population de la Syrie (12 % à 14 % selon une autre source), et des communautés alaouites existent au Liban et en Turquie, en particulier à proximité de la frontière syrienne (dans l’ancien sandjak d'Alexandrette).
Les trois quarts des alaouites syriens vivent dans la région de Lattaquié, où ils représentent près des deux tiers de la population.
Les présidents Hafez el-Assad, chef de l’État de 1970 à sa mort en 2000, et Bachar el-Assad, qui a succédé à son père le , sont alaouites.
Jusque dans les années 1920, ils sont principalement désignés non comme alaouites mais comme Nosayris ou d'Ansaris, termes qui renvoient à leur différence par rapport à l'islam. Le terme d'alaoui suggère le rapprochement avec Ali, le cousin et gendre de Mahomet, et ainsi avec le chiisme.
Le fondateur du noséirisme est Mohammad Ibn Noseïr al-Namîri al-`Abdi, mort en 884. D'après la tradition rapportée par les Alaouites, le onzième imam Hasan al-Askari (mort en 874) lui confie une révélation nouvelle, qui est le noyau de la doctrine alaouite. Les sources les plus anciennes nomment la confrérie al-Namîriyya d'après la nisba d'Ibn Nousayr, puis au al-Nouṣayriyya s'impose.
Au , la doctrine est transférée en Syrie du Nord, à Alep. Surûr b. al-Qâsim al-Tabarânî, le chef de la communauté nosayrié, quitte la ville en 1032 à cause des guerres incessantes et se rend dans la cité byzantine de Laodicée (Lattaquié). Il est le vrai fondateur des nosaïrites syriens. La dynastie locale des Tanûh semble adopter sa doctrine, al-Tabarânî convertit aussi les paysans de la montagne (jabal ou djebel en arabe selon les régions) de l'arrière-pays. Ses œuvres forment le principal de la tradition écrite. Il meurt à Lattaquié en 1034-1035.