Le congrès des Nations, ou congrès de Berlin, est une conférence diplomatique tenue à Berlin, du 13 juin au , par les représentants des puissances européennes, à la suite des efforts de Benjamin Disraeli pour réviser le traité de San Stefano. Traité de San Stefano Après la victoire de l'Empire ottoman contre la Serbie en 1876 et la répression de l'insurrection bulgare d'avril 1876, le tsar Alexandre II, souverain de l'Empire russe, qui se voulait protecteur des sujets chrétiens du sultan, lui déclara la guerre en . La guerre russo-turque de 1877-1878 se solda en par une victoire russe. Les Ottomans furent contraints d'accepter les conditions du traité de San Stefano, signé le , qui prévoyait l'indépendance des États chrétiens des Balkans, l'Empire ottoman ne gardant que la Thrace orientale en Europe, ce qui déplut au Royaume-Uni et à l'Autriche-Hongrie qui s'interposèrent pour contraindre la Russie à reconsidérer les termes du traité. Les changements les plus significatifs de la révision du traité furent des clauses ajoutées, dont l'une annulait l'indépendance immédiate des États chrétiens des Balkans et prévoyait à la place, sous certaines conditions, leur affranchissement progressif, tandis qu'une autre exigeait que l'Empire ottoman devait accorder aux juifs des droits civils et religieux au sein de son empire, dont faisait partie la Palestine. C'est autour de la table du congrès de Berlin que les États qui forment aujourd'hui la péninsule balkanique furent fabriqués par la diplomatie européenne, et surtout britannique, dans des formes réduites et divisées qui suscitèrent ensuite, notamment en Bulgarie, de profonds ressentiments. L'objectif du congrès de Berlin était de sauvegarder ce qui pouvait l'être d'un Empire ottoman faiblissant, donc dépendant des puissances occidentales, pour contrer le panslavisme et l'influence de la Russie, ainsi que la Megali Idea grecque, en jouant de la diversité nationale des Balkans pour constituer de petits États, eux-mêmes faibles et rivaux.