La praxis (du grec ancien πρᾶξις, « action ») est un concept philosophique en grec ancien, théorisé par Aristote dans l’Éthique à Nicomaque et la Métaphysique. Elle est définie comme action pratique, c'est-à-dire comme activités qui ne sont pas seulement contemplatives ou théoriques, mais qui transcendent le sujet. De surcroît, la praxis est une activité immanente, qui ne produit aucune œuvre distincte de l'agent. Elle a pour fin l’eupraxie, ce qui la distingue de la poïésis qui est au contraire l’action transitive, distincte de l’acte qui la produit, et qui se réalise dans une œuvre extérieure à l’artiste ou à l’artisan.
L'action au sens strict est en opposition au faire, à la fabrication. Aristote distingue la praxis de la poïésis. La praxis a une finalité interne à l'action, non séparable de l'action : « Le fait de bien agir est le but même de l'action. » (Eth. Nic., VI, 5, 1140b5). La poïésis (ou création, ou production) relève de l'instrumentalité et a pour finalité la production d'un bien ou d'un service, c'est-à-dire de quelque chose d'extérieur à l'action de celui qui le fabrique ou le rend.
Au sens d'action sous-tendue par une idée vers un résultat pratique, elle désigne l'ensemble des activités humaines susceptibles de transformer les rapports sociaux et/ou de modifier le milieu naturel.
Hannah Arendt, dans Condition de l'homme moderne, commente et reprend le concept aristotélicien de praxis.
Le concept de praxis a été largement exploité par les philosophes marxistes.
Karl Marx, dans ses 11 Thèses sur Feuerbach, a mis en évidence l'importance de la pratique sociale (praxis) pour comprendre la société et aussi la transformer, proposant ainsi une nouvelle forme de matérialisme (de l'activité (sociale), de l'action, du mouvement, la praxis), réconciliant à la fois l’aspect actif de l'idéalisme dialectique hégélien et le matérialisme mécaniste de Feuerbach.