thumb|Loi dans le journal officiel allemand. Les lois antisocialistes ou plus littéralement lois socialistes (Sozialistengesetz en allemand) est une série de textes législatifs dirigés contre les sociaux-démocrates dans l'Empire allemand. La première loi est constituée de 30 paragraphes. Elle est ensuite modifiée et republiée de manière annuelle d'où l'usage du pluriel pour désigner cet ensemble de textes. Elle est votée au Reichstag le par une majorité constituée des conservateurs et de la plupart des nationaux-libéraux. Le Bundesrat la vote deux jours plus tard. L'Empereur Guillaume promulgue la loi, qui passe au journal officiel le . Elle est par la suite prorogée à 4 reprises jusqu'au . La loi interdit les organisations socialistes et sociales-démocrates, ainsi que toutes leurs activités au sein de l'Empire allemand. Les partis politiques sont également interdits. Les personnalités politiques sociales-démocrates peuvent se présenter aux élections mais en tant que candidats indépendants. Les parlementaires élus forment cependant des groupes parlementaires non officiels au Reichstag et dans d'autres parlements régionaux. Les sociaux-démocrates sont organisés politiquement de manière antérieure à la loi. Ainsi l’Allgemeiner Deutscher Arbeiterverein (ADAV) a été fondé dès 1863, donc avant l'unité, par Ferdinand Lassalle, tandis que le Sozialdemokratische Arbeiterpartei (SDAP), marxiste et révolutionnaire, a été fondé en 1869 par Wilhelm Liebknecht et August Bebel. Les deux partis sont surtout divisés sur la question de la manière d'unifier l'Allemagne. Après la réalisation de celle-ci et la démission du président de l'ADAV Johann Baptist von Schweitzer, à la suite de la découverte de conversations secrètes entre lui et le gouvernement prussien pourtant conservateur et monarchiste, les différends s'apaisent ce qui rend possible la fusion en 1875 des deux partis à Gotha pour former le Parti socialiste ouvrier d'Allemagne (Sozialistische Arbeiterpartei Deutschlands, SAP), qui devient le SPD en 1890.