Richard II (, Bordeaux – , château de Pontefract, Angleterre) est le huitième roi d’Angleterre de la dynastie des Plantagenêt. Il règne de 1377 à sa destitution en 1399, dans une période de grande instabilité au sein de la guerre de Cent Ans. L’Europe est divisée par le Grand Schisme d'Occident et les grandes nations détournent à leur profit le financement des par les deux papes, soutenant ainsi leurs intérêts aux Pays-Bas, en Italie ou en Espagne. Le discrédit jeté sur la papauté permet aux prédicateurs lollards de diffuser les idées égalitaires et réformistes de John Wyclif à travers l’Angleterre. La bourgeoisie ou la paysannerie aisée n’hésitent pas à remettre en cause le pouvoir royal et à contester l’impôt au parlement et même dans la rue. L’influence de puissants princes comme Jean de Gand ou Philippe le Hardi essaye de contrebalancer celle des rois, ce qui conduit les royaumes de France et d’Angleterre vers la guerre civile.
Fils d’Édouard de Woodstock dit le « Prince Noir », Richard naît durant le règne de son grand-père . Il lui succède à sa mort en 1377, alors qu’il n’est âgé que de dix ans. Durant les cinq premières années de règne de Richard, le gouvernement est confié à une série de conseils. Le premier élément marquant du règne de Richard est la révolte des paysans de 1381, que le jeune roi gère assez bien en jouant un rôle majeur dans l’arrêt de la rébellion. Cependant, les années suivantes, la dépendance du roi vis-à-vis de quelques-uns de ses courtisans crée un mécontentement qui aboutit à la reprise en main du gouvernement par un groupe de nobles connus comme les « Lords Appellant ». Le roi reprend le contrôle en 1389 et il s’ensuit huit années de règne sans accrocs avec ses opposants. Mais il prend sa revanche en 1397 et beaucoup des Appellant sont exécutés ou exilés. Les deux années suivantes sont souvent qualifiées de « tyranniques » par les historiens. En 1399, après la mort de son oncle Jean de Gand, il déshérite le fils de ce dernier, Henri de Bolingbroke, qui avait été préalablement contraint à l’exil.