La bataille de Poitiers, anciennement en français bataille de Tours, appellation toujours utilisée par les anglophones, appelée dans des sources arabes « bataille du Pavé des Martyrs » (arabe : معركة بلاط الشهداء), a lieu entre, d'une part, les Francs et les Burgondes dirigés par Charles Martel alliés aux Aquitains eux-mêmes dirigés par Eudes, et d'autre part une armée omeyyade menée par Abd al-Rahman, gouverneur général d'al-Andalus.
L'incertitude au sujet du lieu même conduit à des variations et des discussions quant à la dénomination de la bataille, selon les époques, les auteurs et les langues.
Les historiens ne sont pas d'accord sur le lieu de la bataille. Les avis divergent entre une localisation entre les villes de Poitiers et Tours, au nord de l'Aquitaine, près du village de Vouneuil-sur-Vienne ou très proche de Tours (l'emplacement de la bataille était alors proche de la frontière entre le Royaume franc et celui d'Aquitaine, alors indépendant) ou encore proche de Poitiers.
Les Francs sortent victorieux. Abd al-Rahman est tué, Eudes affaibli et Charles en sort renforcé.
Certains avancent que Bède le Vénérable vit en cette victoire un châtiment de Dieu, et dans les siècles suivants, les chroniqueurs du , puis les auteurs de chansons de geste, donnent au maire du palais, Charles, le surnom de Martel (le marteau)
mais les sources ne font pas spécifiquement référence à la bataille de Poitiers.
Les historiens contemporains sont divisés au sujet de l'importance réelle de la bataille de Poitiers dans l'arrêt des incursions arabes : la ville de Narbonne et sa région sont toujours aux mains des musulmans, et la Septimanie n'est conquise qu'en 759 par Pépin, fils de Charles Martel. Ils s'accordent cependant pour dire qu'elle a marqué une étape dans l'établissement de la dynastie carolingienne. La mort d'Abd al-Rahman, gouverneur général d'al-Andalus tué dans la bataille, mit fin aux incursions musulmanes par la voie de l'Aquitaine.