Arion de Méthymne est un personnage mi-historique mi-légendaire, poète et musicien grec du . Né à Méthymne dans l'île de Lesbos, il vit longtemps à la cour de Périandre, tyran de Corinthe, avant de voyager en Sicile et en Italie. Hérodote raconte qu'il y amasse de grandes richesses et qu'à son retour, il s’embarque à Tarente sur un bateau en partance pour Corinthe ; les matelots décident de le tuer pour se partager ses biens. Avant d'être jeté à la mer, Arion obtient de pouvoir jouer de la cithare une dernière fois. Il attire par ses chants un dauphin et s'élance dans les flots : l'animal le secourt et le porte au cap Ténare, en Laconie. Cependant, lorsqu'il revient, sans son argent et qu'il va rendre visite à son ami Périandre, celui-ci, en entendant cette histoire de dauphin le croit fou et le fait enfermer. Mais les matelots arrivent au port, et Périandre va les interroger, leur demandant des nouvelles d'Arion. Ils le rassurent en disant qu'Arion vit riche et heureux de son art. Démasqués, ils sont châtiés et Arion retrouve la liberté. Pour remercier les dieux, Arion offre alors une statue de bronze représentant un homme sur un dauphin, statue que Pausanias voit lors de sa visite du cap Ténare. Selon le grammairien romain Solin, la statue se trouve dans un temple consacré à Arion et comporte une inscription précisant que l'anecdote prend place lors de la olympiade, l'année où Arion remporte les jeux siciliens. Le dauphin qui a sauvé le poète est rangé parmi les constellations : voir Dauphin (constellation). On regarde Arion comme l'inventeur du dithyrambe. On a sous son nom un Hymne à Poséidon, conservé par Élien. Il est mentionné dans une chanson grecque aux côtés du héros mythologique Amphion, réputé avoir bâti les remparts de Thèbes grâce au pouvoir de sa flûte : . La chanson a encore cours au , au temps de l'apologiste chrétien Clément d'Alexandrie qui dénonce Arion, Amphion et Orphée comme les premiers à avoir conduit « l'humanité devant les idoles.