Le mouvement breton pendant la Seconde Guerre mondiale a connu des attitudes divisées vis-à-vis de l'occupant nazi, du gouvernement de Vichy et de la résistance. Une partie du mouvement politique s'engage, sous une forme ou sous une autre, dans la collaboration, notamment le Parti national breton, les Bagadoù stourm, ou le Bezen Perrot (). D'autres acteurs du mouvement se retrouvent dans des mouvements de résistance comme Sao Breiz, ou le groupe Liberté de Saint-Nazaire. Cette période de l'histoire va marquer durablement le mouvement, après-guerre comme au tournant des années 2000. Selon l'historienne Jacqueline Sainclivier « l’opprobre en a rejailli abusivement sur l’ensemble du mouvement breton dont l’image a longtemps été ternie ». Pendant les années qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'histoire du mouvement breton est surtout traitée par le biais de témoignages d'acteurs de l'époque, principalement sous la forme de plaidoyers militants. Des auteurs comme Yann Fouéré, membre de l'Union régionaliste bretonne et du Comité consultatif de Bretagne pendant cette période, qui publie La Bretagne écartelée en 1962, Ronan Caouissin qui publie Complots pour une République bretonne. Les dossiers secrets de l'autonomisme breton en 1967, ou Olier Mordrel dirigeant du Parti national breton qui publie Breiz Atao ou Histoire et actualité du nationalisme breton en 1973 sont les principales sources publiées à l'époque. Les années 1970 marquent un tournant dans les recherches sur ce domaine avec l'arrivée des premiers travaux scientifiques faits à partir de sources recoupées par des témoignages, et l'arrivée d'une génération n'ayant pas connu la guerre. Bertrand Frélaut soutient ainsi en 1970 une thèse à l'université de Rennes sur Les nationalistes bretons de 1939 à 1945, puis Alain Deniel publie Le mouvement breton en 1976. Ces travaux sont à l'origine de conflits avec des acteurs de l'époque, car contredisant leurs versions des faits.