Le trait est un genre du chant grégorien. Celui-ci est réservé, à la place de l'alléluia, principalement aux dimanches de carême. Selon des spécialistes, son origine serait vraiment ancienne et se trouverait dans les premiers siècles du christianisme. Le mot est issu du terme latin tractus, mais plus précisément, psalmus tractus, qui signifie « psaume chanté en tant qu'un trait (uno tractu) ». Cette origine exprime aisément la raison pour laquelle le trait est étroitement lié au psaume. Le texte du trait demeure presque toujours un extrait du psaume. Il s'agit surtout d'un psaume quasiment entier, lors des célébrations du premier dimanche de Carême ainsi que du dimanche des Rameaux. Le terme indique également le style de ce chant. Directement tiré du texte biblique, il s'agit d'un chant sans refrain, sans reprises jusqu'à la fin (in directum en latin). Si leur mélodie ne possède aucune continuité, quelques musicologues cherchent l'origine du trait dans les premiers siècles du christianisme, avant que l'antienne ait été importée d'Antioche au . Il est vrai qu'aux premiers trois siècles, il n'existait que les chants du psaume en grec auprès de l'Église en Occident, exécutés par soliste. Donc, il s'agissait, d'après ces musicologues, des textes du psaume, avant que l'alléluia n'en remplacent. On considère que le répons était le premier chant après la lecture de la Parole de Dieu ainsi que le seconde était le trait, selon cette hypothèse. Les textes actuels des traits ne seraient autres qu'une mémoire de ces chants anciens. À cette époque-là, il n'existe donc aucun lien avec le Carême. Dom Daniel Saulnier auprès de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes soutenait cette origine. Au , saint Ambroise de Milan bouleversa la tradition du chant liturgique en Occident, avec ses hymnes versifiées et sa propre psalmodie en refrain. À la suite de cette adoption issue de la liturgie byzantine, la psalmodie in directum (sans refrain) devint de plus en plus hors d'usage à cette époque-là.