thumb|Psautier de Spiridon de Kiev de 1397.
thumb|Texte en slavon d'église de 1755.
Le slavon d'église, également appelé slavon liturgique, est la principale langue liturgique de l'Église orthodoxe dans les pays de langue slave (l'autre langue liturgique majeure des Églises orthodoxes non slaves étant le grec). Elle est issue du vieux-slave.
Le slavon d'église est utilisé en Russie, en Ukraine, en Biélorussie et en Moldavie. Il est également utilisé dans les églises orthodoxes de Bulgarie, de Serbie, au Monténégro, en Macédoine et en Pologne. Il est parfois utilisé en République tchèque et en Slovaquie.
Ce slavon d'église est parfois utilisé par les Églises catholiques orientales de rite byzantin situées dans les pays slaves, notamment en Croatie et chez les ruthènes gréco-catholiques.
Historiquement, cette langue liturgique est dérivée du vieux-slave en adaptant la prononciation et l'orthographe, et en remplaçant certains mots ou expressions anciens et obscurs par leurs synonymes vernaculaires. L'Église orthodoxe utilisa d'abord l'alphabet glagolitique avant de passer à l'alphabet cyrillique. Le Missale Romanum Glagolitice de 1483 est écrit en glagolitique. Les premiers livres liturgiques en cyrillique furent imprimés en 1491 à Cracovie. Le slavon fut la langue liturgique de l'Église orthodoxe roumaine du au , notamment en Transylvanie.
Le slavon d'église se divise en deux variantes :
le slavon septentrional ou slavon russe (tserkovno-slavianski rousski iazyk), l'un des deux idiomes liturgiques slaves de l'orthodoxie, né avec la christianisation de la Rus' de Kiev, et encore en usage dans certaines églises russes, biélorusses, ukrainiennes et lipovènes. Seuls les Lipovènes emploient encore couramment le slavon septentrional dans leur liturgie, et l'apprennent en même temps que le catéchisme, de sorte qu'ils en sont locuteurs ;
le slavon méridional ou bulgaro-valaque (tserkovno-slavianski balgarski-volokhski iazyk), l'autre idiome liturgique slave de l'orthodoxie, né avec la christianisation de la Bulgarie au et encore en usage dans certaines églises macédoniennes, bulgares, mais aussi roumaines et moldaves, et qui fut jadis la langue officielle, liturgique et littéraire de la Bulgarie, de la Valachie et de la Moldavie (pays ayant appartenu aux premier et second empires bulgares).