La prostitution en Allemagne est légale, tout comme le sont les maisons closes. En 2002, le gouvernement modifia la loi pour tenter d'améliorer la situation juridique des prostituées. Cependant, la stigmatisation des prostituées persiste, et beaucoup continuent à mener une double vie. Les autorités considèrent actuellement que l'exploitation courante de femmes venues de l'Europe de l'Est constitue le principal problème associé à cette profession, et que la légalisation n'a pas vraiment amélioré leurs conditions de travail. vignette|Monogrammiste de Brunswick : Scène de bordel, 1537 La prostitution dans les terres allemandes ne fut jamais mise hors-la-loi ; elle y est décrite depuis le Moyen Âge. À partir du , plusieurs villes allemandes disposaient de lupanars sous le nom de Frauenhäuser (« maisons de femmes »), dont elles collectaient les taxes ; la pratique de la prostitution était considérée comme un mal nécessaire, position déjà prise par Saint Augustin (354-430). Certaines municipalités l'encourageaient activement, et, loin d'être marginalisées, les prostituées étaient souvent des invitées d'honneur, qui maintenaient l'ordre domestique en fournissant un exutoire limitant l'adultère et le viol. L'empereur Sigismond remercia ainsi par écrit la ville de Constance pour avoir fourni pour le concile qui s'y est tenu, entre 1414 et 1418. À partir du , avec le début de la Réforme et l'apparition de la syphilis, les prostituées furent plus systématiquement persécutées. Ainsi, en 1530, Charles Quint interdit les Frauenhäuser sur tout le territoire allemand. vignette|gauche|Carl Spitzweg : Auf der Dult (À la foire), vers 1838 - Prostituée à l'avant-plan recevant des regards désapprobateurs. À partir du , dans de nombreuses provinces, les prostituées durent s'enregistrer auprès de la police ou des autorités sanitaires locales, et se soumettre à des contrôles réguliers destinés à limiter les maladies vénériennes. Dans l'Empire allemand (1871–1918), les attitudes envers la prostitution étaient ambivalentes.