Un haras est un établissement privé ou public dans lequel sont entretenus les reproducteurs (étalons et parfois juments) pour la reproduction et l’amélioration des races de chevaux.
L'origine du terme haras est mal éclaircie. Sa première attestation dans un texte en français remonte aux alentours de 1160 sous la forme haraz au sens de « troupe d'étalons et de juments réunis dans un lieu en vue de la reproduction ». Le texte dans lequel ce mot apparaît est le Roman d'Énéas, dont on ne connaît ni l'auteur, ni la provenance.
Anciennement, les philologues ont pensé à un emprunt à l'arabe faras (فرس) « jument ». Le passage de [f] à [h] fait difficulté sur le plan phonétique. Cette hypothèse a donc été rejetée. L'arabe a aussi le mot حرس, ḥaras, collectif de حارس, ḥāris, « gardien », parfois « valet d'écurie », mais selon Clement Manly Woodard le sens de haras manque.
Cette étymologie se justifiait par le fait qu’historiquement, les races chevalines ont été notamment améliorées par des apports orientaux qui ont souvent eu lieu à partir de l'Europe du Sud, notamment de l'Italie du sud et de la Sicile à l'époque où ces régions, après avoir été conquises par les Arabes, sont passées sous la domination des Normands. Cependant, ce mot n'est ni attesté en italien, ni en latin médiéval, ni dans aucune autre langue romane (sauf en portugais brésilien, mais c'est un emprunt au français). Ce qui n'est pas le cas des autres mots d'origine arabe (sauf argotiques) qui ont d'abord été introduits dans le lexique de l'italien, du latin médiéval et de l'espagnol.
Un terme bas latin non attesté *haricius a aussi été proposé. Ce vocable hypothétique serait dérivé du latin classique hara « abri pour les animaux (porc, oie) » qui se perpétue dans l'italien ara « abri pour les chevaux ». Cependant, la plupart des linguistes proposent une étymologie scandinave via l'ancien normand, la Normandie étant réputée historiquement pour ses haras. Effectivement, il existe en dialecte normand de nombreux mots qui présentent ce radical har-, notamment l'expression monter à har « monter à cru », le terme hár signifiant « poil » en vieux norrois.