est un concept rhétorique en poésie japonaise. Lutamakura est une catégorie de termes poétiques, impliquant souvent des noms de lieux, qui permettent plus d'allusions et d'intertextualité à travers les poèmes japonais. Lutamakura comprend des emplacements familiers à la cour de l'ancien Japon tels que : des sites shinto et bouddhistes particulièrement sacrés, des endroits où sont survenus des événements historiques, des endroits qui déclenchent une association mentale séparée grâce à un jeu de mots. Lutamakura est un important outil qui permet d'atteindre le yūgen (« mystère », « profondeur ») dans la poésie japonaise en ajoutant profondeur et beauté indirecte dans les poèmes. Par ailleurs, il peut être utilisé comme source pour identifier des figures et des lieux importants dans le Japon ancien. Il permet aux poètes d'exprimer des idées et des thèmes avec concision, leur permettant ainsi de rester dans les limites des strictes structures du waka. Certains spécialistes considèrent l'utilisation des allusions géographiques comme preuve de la portée restreinte de l'écriture de la poésie. Bien que le « vrai » sens des poètes est vrai parce que l'essence a d'abord été préétablie, les poèmes ont été écrits dans des rubriques fixes (dai). Le poète pourrait habiter une position subjective ou un persona et composer sur le sujet, mais pas nécessairement sur son ou ses sentiments personnels. Selon certains spécialistes, lutamakura aurait ainsi supprimé l'individualité ou la créativité des poètes. L'histoire du utamakura se trouve dans les documents sur l'étude de la poésie comme lUtamakura de Nōin, le poète et moine de l'époque de Heian et des listes d'endroits dans lUtamakura Nayose (ouvrage de références des utamakura). Les utamakura sont d'abord utilisés par les prêtres itinérants. Ces prêtres recueillent les histoires des différentes villes dans lesquelles ils se rendent. Étant donné qu'ils visitent de nombreux endroits, il est plus facile de se rappeler les détails d'une histoire en utilisant un seul point de référence constant, conformément à chaque type récurrent de l'événement que rapportent leurs récits.