Lusine marémotrice de la Rance est une centrale électrique française tirant son énergie de la force de la marée. Elle se trouve dans l’estuaire de la Rance, entre les communes de La Richardais et de Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, dans le nord-est de la Bretagne. Avec une capacité installée de , elle est restée la plus grande usine marémotrice au monde pendant , de sa mise en service en 1966 jusqu'au , détrônée par la centrale marémotrice de Sihwa en Corée du Sud, légèrement plus puissante ( installés). Le barrage sert également de pont routier entre Saint-Malo et Dinard. L’utilisation de l’énergie des marées n’est pas nouvelle, puisque de longue date des moulins à marée ont existé en des lieux touchés par la marée, et en particulier le long de la Rance. C'est au cours du que nait l'idée d'aménager l'estuaire de la Rance. En 1897, l'ingénieur civil L. Pilla-Deflers, expose au préfet d'Ille-et-Vilaine, un projet en vue d'utiliser le flux et le reflux des marées comme force motrice, Il s'agit d'établir à l'embouchure de la Rance, entre Saint-Servan et Dinard, un barrage-digue appuyé sur les Rochers des Zorieux et de Bizeux. Ce barrage serait . L’idée de construire une usine marémotrice sur la Rance revient à l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées Georges Boisnier, en 1921. vignette|gauche|Panorama sur la Rance depuis l'ancienne maison de l'académicien Louis Duchesne, au début du . Un autre projet d’usine marémotrice voit le jour à l’Aber-Wrac'h dans le Finistère. Le chantier débuté en 1925 est abandonné une première fois par en 1928, pour être repris par . Il est définitivement abandonné, en 1930, faute de financement, en pleine crise financière de 1929. Les plans de cette usine servent cependant d’ébauche pour ceux de la Rance. Robert Gibrat, ingénieur polytechnicien et directeur de l'électricité au ministère des Travaux publics, est considéré comme le père de l'utilisation de l'énergie des marées en France. Il découvre en 1940 l'énergie marémotrice en consultant le livre L'utilisation de l'Energie de Marées de Georges Boisnier, ingénieur des Ponts et Chaussées à Rennes datant de 1921.