Le sinistrisme, mouvement sinistrogyre (du latin sinister, gauche) ou « marche à gauche » désigne le remplacement progressif des partis politiques de gauche par de nouveaux partis, plus radicaux, : le Parti radical étant remplacé par la SFIO, les socialistes par le Parti communiste français Ces expressions et néologismes ont été inventés par Albert Thibaudet dans Les idées politiques de la France (1932). Ce mouvement historique explique selon Thibaudet (qui le voit comme une nécessité historique), la tendance des partis de droite, notamment en France (mais le phénomène existe aussi en Italie), à refuser l'appellation de droite, longtemps associée dans l'histoire française au royalisme, et à prétendre appartenir à la gauche. Ainsi, à la fin du , les anciens royalistes qui se sont ralliés à la République et qui ont participé aux élections à la Chambre des députés en 1893, choisissaient encore la dénomination de Droite républicaine mais cette appellation fut remplacée au tout début du par celle d’Action libérale, dénomination sous laquelle ils se présentèrent aux élections de 1902. En 1910, un groupe parlementaire ouvertement de droite fit son apparition et rassembla les derniers partisans du royalisme. Selon l'historien René Rémond, depuis 1924, le terme de « droite » a peu à peu disparu du vocabulaire des groupes parlementaires. En outre, l'Alliance républicaine démocratique (ARD), qui était la principale formation politique de centre-droit siégeant au Parlement sous la Troisième République, représentait au départ la gauche modérée et libérale. Peu à peu, avec la disparition de la droite traditionnelle (royalistes et bonapartistes) et la montée en puissance des socialistes, l'ARD devint le parti du centre droit. Les radicaux indépendants, qui siègent à la Chambre dans les rangs de la « gauche radicale », soutiennent le centre-droit, et sont proches de l'ARD.