En linguistique, tic de langage se dit de certaines habitudes de langage machinales ou inconscientes, parfois voulues et plus ou moins ridicules, que l'on a contractées généralement sans s'en apercevoir. Cette manière de s'exprimer peut relever de la manie ou du procédé. Le tic de langage reflète aussi les tendances des individus à orienter leur discours, notamment dans les médias, en politique et plus généralement dans la communication. Les professionnels de la communication appellent généralement ces tics des « mots béquilles » ou « mots tuteurs ». Ils semblent avoir plusieurs fonctions : permettre la respiration du locuteur (il peut ainsi réfléchir, se détacher de son propre discours tout en le maintenant), par exemple en répétant la question d'un interlocuteur pour avoir le temps de penser à la réponse, ou bien en utilisant le mot « euh » ; éviter de se mettre en avant, en utilisant des phrases sans contenus ou génériques (ex : « c'est clair », « j'avoue », « grave », « c'est pas faux », « carrément ») ; montrer l'appartenance à un groupe sociologique ou générationnel référant (ex : « branché », « nonobstant » ; « ça gère » ; « complexe ») ; se conformer à des modes langagières (ex : « gérer », « absolument », « tout à fait », « incontournable », « genre »).