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redresse=1.2|vignette|Le grisou a tué des milliers de mineurs ; ici en Allemagne à Dortmund où 130 corps ont été sortis de la mine à la suite du « coup de grisou » du 11 février 1925.
Le grisou est l'une des formes de carbone fossile. Il se distingue du gaz naturel par sa composition et sa formation. Il est composé à plus de 90 % de méthane. Ce gaz invisible et inodore se dégage des couches de charbon et des terrains encaissants lors de leur exploitation. Comme le radon, à très faible dose, il fait partie de l'atmosphère normale des mines profondes et il s'en dégage d'autant plus que le charbon est fracturé ou exploité.
Entre 5 et 15 % dans l'air, le grisou devient dangereux car, en de telles proportions, le mélange air-grisou est très explosif. Très redoutées des mineurs, les explosions, appelées « coups de grisou », ont causé de nombreuses victimes dans les mines profondes du monde entier. Les compagnies minières préviennent les risques par la ventilation primaire et secondaire des chantiers de taille, puits et galeries, mais il existe toujours un risque de rupture d'une poche de grisou accumulée dans un système de failles.
Le mot grisou vient de grégeois. Il porte différents noms, parmi lesquels : le brisou, le cronin, la mouflette, la manflette, le feu grieux, le grioux.
Les gaz qui composent le grisou se sont formés durant le processus de houillification durant lequel ils ont été « piégés » (adsorbés) dans les micropores du charbon. Une partie de ce gaz s'est retrouvée piégée dans les espaces capillaires et dans les réseaux de fissures naturelles de la houille ainsi qu'au niveau des épontes (paroi délimitant une couche ou un filon) apparues au cours des temps géologiques, à la suite d’événements sismiques, et plus récemment à cause de l'exploitation minière.
La teneur effective ou potentielle d'un charbon en gaz s'exprime en mètres cubes de méthane (et/ou de ) par tonne de charbon.
L'essentiel de ce gaz n'est pas libre mais adsorbé dans le charbon en place.