Le processus de germanisation correspond à une politique d'intégration à la civilisation des peuples germaniques. Sur le plan lexicologique, la germanisation est le fait de donner une forme germanique à des mots qui ne sont pas allemands.
L'installation des Allemands à l'Est de l'Elbe, de l'Oder, de la Vistule et plus loin jusqu'en Galicie, Slovaquie, Transylvanie fut une véritable colonisation du sol et un peuplement, Ostsiedlung, souvent en symbiose avec les populations autochtones, créant ainsi pour des siècles une civilisation originale. C'est par l'utilisation qui en a été faite à des fins politiques aux par les différents régimes et par les mouvements nationaux, que le phénomène médiéval est devenu une idéologie.
La conquête des territoires jusqu'à l'Oder, l'évangélisation des Slaves du Nord a été une œuvre de longue haleine qui s'est poursuivie du . Évêques de la frontière, missionnaires, moines bénédictins, puis cisterciens et prémontrés, frères prêcheurs et mendiants ont trouvé appui dans la politique des souverains du Saint Empire germanique et des princes colonisateurs. Cette œuvre religieuse, accomplie par des Allemands dans des pays aux portes de l'Allemagne, tantôt précédant, tantôt suivant la conquête, a été un des véhicules du germanisme et elle a par conséquent contribué dans une large mesure à la colonisation.
Au lendemain de la Première croisade, un appel à la guerre sainte contre les Slaves païens avait été lancé en 1108 par l'évêque Adelgot de la province ecclésiastique de Magdebourg, mélangeant d'ailleurs motifs religieux et considérations matérielles. Mais ce n'est qu'au début du XIIIe siècle que les terres habitées par les peuples baltes jusqu'à l'Oder ont été conquises, autant par les progrès de la colonisation que par la mission d'évangélisation.
Au milieu du , au-delà de la vieille frontière de l'Elbe, de la Saale et de l'Enns, s'échelonnaient des territoires aux mains de princes allemands : Holstein, Schwerin, Mecklembourg, Brandebourg, Misnie, Lusace, Autriche.