Le Parti canadien, qui évolue plus tard en Parti patriote, est un parti politique du Bas-Canada et le premier de l’histoire du Québec. Initialement formé comme le caucus informel des députés francophones élus au parlement du Bas-Canada à la suite de l’Acte constitutionnel de 1791, il fédère rapidement l’opposition libérale au régime colonial britannique. Grâce à une machine électorale particulièrement efficace, des tribuns admirés et le soutien de la majorité francophone de la colonie, le parti remporte toutes les élections auxquelles il participe avant d’être mis hors-la-loi après les Rébellions de 1837 et 1838. L’objectif de ce parti peut être résumé par sa volonté de décoloniser la société bas-canadienne, d’assurer la souveraineté du peuple et de mettre en place des institutions républicaines. vignette|Pierre-Stanislas Bédard, figure centrale des débuts du Parti canadien Après la Conquête de 1760 et le traité de Paris de 1763, l’ancienne Nouvelle-France passe sous la domination britannique. Un noyau de population française d’un peu plus de 60 000 habitants peuple alors le Québec actuel. Les autorités britanniques souhaitent assimiler au plus vite ces Français des basses terres du Saint-Laurent et donner à la nouvelle Province of Quebec le caractère d’une colonie britannique. Néanmoins, les conditions climatiques difficiles et le peu d’envie des colons anglais de venir vivre près de leurs anciens et redoutés ennemis limitent l’immigration britannique. Seul un petit nombre de marchands, de fonctionnaires et de militaires forment des noyaux anglophones à Montréal et à Québec. Les communautés francophones et anglophones se côtoient peu : les francophones étant en effet exclus de l’administration coloniale par le serment du Test. Celui-ci demande de renier la foi catholique et de prêter serment au roi de Grande-Bretagne afin d'obtenir des postes dans la colonie. Si les nouveaux sujets français du roi d’Angleterre sont parfois prêts à jurer fidélité à celui-ci, ils ne sont pas prêts pour autant à renier leur foi.