L’irrédentisme russe fait généralement référence aux revendications irrédentistes de certaines parties de l’ancien Empire russe ou de l’URSS formulées au en fédération de Russie, dans le cadre de la réemergence de la Russie comme superpuissance.
L’annexion de la Crimée en 2014 puis des oblasts du sud et l'est de l'Ukraine en 2022 ont été partiellement expliqués comme revendications irrédentistes. Les autres conflits post-soviétiques sont des affrontements entre les forces favorables à de nouvelles formes d’union autour de la Russie (Communauté des États indépendants, Union économique eurasiatique ou Organisation du traité de sécurité collective) et celles qui s’y opposent, mais sans revendication territoriale explicite de la part de la Russie.
Du environ, l’Empire russe suivit une politique expansionniste sans justifications irrédentistes, mais plutôt religieuses : l’expansion au détriment de la Pologne-Lituanie « délivrait » les orthodoxes russes, biélorusses et ukrainiens de la domination de l'aristocratie catholique polono-lituanienne, et la conquête de parties de l’Empire ottoman dans les Balkans et le Caucase permit de placer les chrétiens orthodoxes (arméniens, bulgares, géorgiens, grecs, roumains, serbes) sous la protection du tsar.
Au , c’est la « délivrance » du prolétariat de l’ex-Empire russe et des nations voisines qui justifia la politique expansionniste soviétique, l’URSS s’auto-définissant comme un « état ouvrier ».
Après la dislocation de l'URSS en 1991, la fédération de Russie sembla aux yeux du public international avoir renoncé à l’expansion territoriale ou à l’irrédentisme, malgré les quelque de Russes ethniques et de russophones vivant dans des pays voisins. Stephen M. Saideman et R. William Ayres affirment que la Russie a suivi une politique non-irrédentiste dans les années 1990, un facteur défavorable à l’irrédentisme étant la focalisation de l’intérêt des gouvernants, en grande majorité issus de la nomenklatura soviétique, pour la consolidation de leur pouvoir et de leur emprise sur l’économie en Russie même pendant la difficile période de transition.