Chryse (ou Orille) et Argyre (ou Argire, ou Argyte) sont deux îles légendaires évoquées par plusieurs ouvrages de l'Antiquité et du Moyen Âge. Situées dans l'océan Indien, elles sont censées être faites d'or (chrysos en grec) et d'argent (argyros). Pline l'Ancien les évoque dans son Histoire naturelle (créée en 74), en parlant des régions proches du fleuve Indus : Toujours dans le livre VI, il parle aussi d'un promontoire Chryse, peut-être le même lieu que l'île de Chryse. Isidore de Séville, en parle dans deux passages de son Etymologiae (parue en 625) : vignette|Carte réalisée illustrant les informations contenues dans la Cosmographie de Ravenne. Un certain Anonyme de Ravenne, clerc à Ravenne, compile vers 700 une liste de toponymes du monde entier : la Cosmographie de Ravenne. En 1898, le cartographe allemand réalise une carte à partir de cette liste. Il place Chrisi et Argire à côté de Taprobane (Sri Lanka), dans la section II. Brunetto Latini dans son ouvrage (vers 1220-1294) évoque brièvement ces îles dans sa description de l'Asie : Jean de Mandeville, dans son Livre des merveilles du monde (rédigée entre 1355 et 1357), évoque quantité d'îles asiatiques, dont certaines sont imaginaires. Il parle notamment de Chryse (qu'il nomme Orille) et Argyre (Argyte) : vignette|Fac-similé moderne d'Erdapfel de 1492. Chryse et Argyre sont dans la même section de carte (l'avant-dernière) que Cipangu, avec Crise (Chryse) juste à l'ouest de sa pointe sud, de couleur jaune-brun ; Argire (Argyre) est au sud-ouest de Chryse, de couleur blanche. À noter l'absence des Amériques. En 1492, le cartographe allemand Martin Behaim créa son globe Erdapfel, une des dernières représentations cartographiques du monde avant la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Les gens pensaient alors que les îles étaient proches du Japon. C'est peut-être parce que Marco Polo avait affirmé dans son Devisement du monde (1298) que le Japon lui-même (qu'il appelait Cipangu) était riche en or et en argent. Behaim est connu pour avoir utilisé à la fois Pline et Marco Polo comme sources.