Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre, connu sous le nom dabbé de Saint-Pierre, né le au château de Saint-Pierre et mort le à Paris, est un écrivain et académicien français. Il est un représentant du courant des Lumières politiques favorable à des réformes impulsées par l'autorité monarchique. Il est surtout connu pour avoir pensé un monde sans guerre. L’abbé de Saint-Pierre est issu d’une famille de la noblesse bas-normande ; son père, Charles Castel (?-1676), baron de Saint-Pierre et grand bailli du Cotentin, était un descendant de Lucas Acher, seigneur du Mesnil-Vitey à Airel ; sa mère, Madeleine Gigault de Bellefonds dont le grand-père maternel, Bernardin Gigault de Bellefonds (1580-1639), fut gouverneur du château de Caen. La fille de ce dernier, Laurence Gigault de Bellefonds (1612-1683), tante de l’abbé, bénédictine de l’abbaye de Sainte-Trinité de Caen, fonda le monastère des religieuses bénédictines de Rouen, aidé par le père de l’auteur, qui avait construit un hôpital dans la basse-cour de son château. La famille des Castel de Saint-Pierre appartenait à la noblesse d’épée sur quatre générations ; une de ses sœurs Françoise-Caroline Castel de Saint-Pierre fut abbesse de l'abbaye Notre-Dame de Gercy, deux des frères de l’abbé servirent la Marine royale et l’Ordre de Malte, et s’illustrèrent comme officiers de marine. Cadet et de santé fragile, l'abbé fait des études chez les jésuites, d'abord à Rouen, où il a pour condisciple le futur historien Vertot, puis au collège du Mont à Caen. Son frère Bernardin, jésuite, y enseigna et fut recteur. Il s'y lie avec Pierre Varignon, futur mathématicien ; il est reçu dans les ordres mineurs mais probablement pas ordonné prêtre. Il s'installe à Paris avec Varignon, Vertot et un autre Normand, Fontenelle, fréquentant les gens célèbres et songeant d'abord à une carrière scientifique. Grâce à ses relations familiales, il entre dans la Maison d'Orléans, en devenant premier aumônier de la duchesse d’Orléans en 1693 et abbé de Tiron en 1702.