Avempace — également connu sous ses noms arabes Ibn Bajja (ar en arabe) ou Abu Bakr Mohammed ben Yahya ben as-Sayegh (ar) — est un philosophe, médecin, astronome, géomètre, musicien et poète musulman arabe né entre 1077 et 1082 dans ce qui est maintenant la comarque de Saragosse, et serait mort empoisonné vers 1138 à Fès. En Occident, il est principalement connu sous ce nom latinisé « Avempace ». Il eut pour maître Avenzoar (ibn Zohr).
Esprit universel, musicien, compositeur, poète et scientifique, il écrivit plusieurs livres, comme la Lettre d’adieu, l’Épître de la conjonction de l’Intellect agent avec l’homme et le Régime du solitaire, inachevé. Il composa également des chansons et des poèmes populaires, et s’adonna à l’étude des mathématiques, de l’astronomie et de la botanique. Il jouait du luth et est considéré comme un des fondateurs d'un style musical typiquement andalou : le mouachah (ou muwaššah).
Il étudie la musique, la poésie, la philosophie et la logique d'al-Farabi. Lorsque Saragosse est prise par les Almoravides en 1110, Avempace devient vizir à Saragosse, auprès de Ibn Tifilwit de 1114 à 1116, avant que ce dernier ne périsse dans une opération militaire contre les chrétiens en 1118. Avempace a été très proche d'Ibn Tifilwit : il lui rédigea un éloge panégyrique et des poèmes. En 1118, Saragosse est conquise par , on pense qu'Avempace n'a pu quitter la ville et qu'il a été emprisonné. Mise à part cette période de détention qui est rapportée dans une lettre à son ami Ibn al-Imâm, où il explique qu'il a entrepris la rédaction d'un traité philosophique, aucune information n'est disponible sur sa vie entre 1118 et 1136. Il aurait été emprisonné une seconde fois, accusé d'hérésie, par Ibrahim b. Yusuf b. Tashufin. Les motifs réels pourraient être l'inimitié qu'il inspirait à des savants jaloux. Il aurait été libéré grâce au qadi Ibn Rushd, le grand-père d'Averroès. Il reste ensuite dans le cercle du pouvoir almoravide et continue d'exercer une charge de vizir auprès de Yaḥyà ibn Yûsuf Ibn Tâshufîn.