La Sippenhaft ou Sippenhaftung (terme allemand, traduit en français par ou ) est une peine du droit allemand, faisant peser sur la famille d'un criminel de lourdes conséquences. Originaire du Moyen Âge germanique, cette pratique réapparaît dans le corpus légal dans l'Allemagne nazie. Dans ce contexte, les proches des auteurs de crimes contre l'État étaient tenus pour responsables à égalité et pouvaient être arrêtés, voire exécutés. Étendre la sanction d'un acte à l'entourage de l'auteur est une vieille application de la responsabilité collective des individus à travers l'histoire sociale. Cette pratique, perpétuée par les régimes autoritaires, totalitaires et théocratiques, mais aussi par la pègre, les groupes paramilitaires et certains mouvements de guérilla, est depuis longtemps combattue dans et par des démocraties au nom des principes d'égalité, de justice et de proportion, mais on en constate régulièrement la résurgence partout dans le monde. l'ouvrage de Ludwig Quidde, Histoire de la paix publique en Allemagne au Moyen Âge, 1929 En droit germanique, la responsabilité de la parenté prend sa source dans le droit coutumier où le maintien de la paix publique au sein du clan entraînait la nécessité de proscrire les individus dangereux et de faire payer la peine à leur famille. On brûlait leur maison, les liens étaient rompus, leur femme regardée comme veuve et leurs enfants comme orphelins. Personne ne pouvait les loger ou les nourrir. Cette forme de justice imprègne le folklore germanique (sagas islandaises, Nibelungen). Selon , il existait aussi une responsabilité frappant la famille en droit romain, en particulier pour les régicides. Ceux qui commettaient des délits considérés comme portant atteinte à la paix publique étaient bannis et leur famille ne pouvait plus les aider, tous devaient venir au secours du lésé contre l'offenseur (nachheilen) dans la guerre privée qu'il livrait à l'offenseur. La guerre finissait par l'exécution d'acte de justice privée consistant principalement en la saisie des biens de l'offenseur et un serment de ne pas vouloir se venger.