Les Pieds nickelés est une série de bande dessinée créée par Louis Forton, publiée pour la première fois le dans la revue L'Épatant, éditée par les éditions Offenstadt, fondées par les frères du même nom. La série, reprise plusieurs fois, détient le record de longévité pour une bande dessinée française : 107 ans (de 1908 à 2015). L'expression signifie . Elle vient soit du fait que les pieds en nickel sont trop précieux pour servir à marcher ou travailler, soit de , pieds atteints de rachitisme ne permettant donc pas un travail soutenu. D'après Jean Tulard, l'expression provient d'une pièce de Tristan Bernard et d'après Jean-Paul Tibéri, ce sont les frères Offenstadt qui conseillent ce nom à Forton. Dans Les Pieds nickelés de Tristan Bernard, comédie en un acte de 1895, on utilise l'expression pour désigner « [...] ceux qui ont de l'argent. Ils ne marchent pas. Ils ont, comme on dit, les pieds nickelés. Ils sont lourds à remuer, comme des tirelires pleines.» L'histoire met en scène trois personnages principaux, Croquignol, Filochard et Ribouldingue, trois petits filous, à la fois escrocs, hâbleurs et indolents. Selon la volonté des éditeurs, Les Pieds nickelés est d’abord une bande dessinée dans la tradition « française » : du texte typographié raconte l’histoire sous chaque dessin. Louis Forton doit se battre pour obtenir de faire une bande dessinée plus dynamique, comme les bandes dessinées américaines où les personnages s’expriment par des « bulles ». Au début de leur « carrière », les Pieds nickelés se heurtent sans cesse aux forces de l'ordre dans des aventures où ils ont rarement le dessus. Peu à peu, la bande dessinée rencontrant un succès grandissant, les Pieds nickelés prennent de l’envergure et de l’audace. Ils se frottent désormais aux grands de leur époque, le président de la République, le roi d’Angleterre et le Kaiser. Avec la Première Guerre mondiale, la personnalité des Pieds nickelés prend encore un nouveau tour. Ils incarnent désormais les valeurs populaires françaises d’ingéniosité et de débrouillardise connues sous le nom de « système D ».