vignette|Plaque humoristique apposée sur une voiture, relative au plat emblématique ashkénaze du gefilte fish.L’humour juif est l’humour porté par les Juifs sur le monde et sur eux-mêmes. Remontant à la Torah, aux Talmuds et au Midrash, il s’est diversifié selon les époques, les conditions socio-politiques, et les lieux dans lesquels se sont retrouvées les diverses communautés juives. Actuellement, l’« humour juif » fait généralement référence à une forme plus récente, dont le centre était situé en Europe centrale et de l’Est, et s’est particulièrement développé aux États-Unis : les Juifs y sont fortement représentés, que ce soit dans le vaudeville, la stand-up comedy, les films, et la télévision. Ce dernier humour, à base d’autodérision, est fréquemment empreint des stéréotypes des Juifs sur eux-mêmes ou des autres sur eux. Mais il peut prendre une forme plus universelle, et mettre en lumière l’absurdité de la condition humaine, de son rapport au divin, comme on le voit chez Franz Kafka. L'humour juif - et le rire qu'il provoque - peut être sourcé dès l'Antiquité : dans la Bible hébraïque, « les centenaires Sarah et Abraham rient quand Dieu leur annonce qu’ils vont avoir un enfant ». Aussi, comme le nom du patriarche biblique Isaac signifie « Il rira », l'allusion devient ironique au regard de l'histoire et du sort du peuple juif, ainsi préparé depuis le début à ce qui l'attend. « Empreint d’ironie et d’autodérision, cet état d’esprit fait écho à la nature dialectique, distanciée, de la théologie juive, où la vérité n’existe que confrontée à celle de l’autre – et qui s’incarne notamment dans les exégèses ambivalentes de la Torah et du Talmud ». Une des particularités de l’humour juif est d’être dirigé contre le Juif lui-même et son univers culturel. Ce qui en ressort n'est guère flatteur car ce sont ses propres défauts et ses faiblesses qui sont mis en scène. Cependant, cette « auto-agression » préserve une charge de sympathie et d’affection où auto-critique ironique et tendresse se confondent.