thumb|200px|Gravure d'un galion espagnol, par Albrecht Dürer.
thumb|200px|Manille-Acapulco.
Le galion de Manille, également appelé galion de Manille-Acapulco, galion de Chine ou galion d'Acapulco, était le nom donné aux navires espagnols qui traversaient une ou deux fois par an l'océan Pacifique entre Cavite (port de Manille), aux Philippines espagnoles, et Acapulco, principal port de la côte Pacifique de la Nouvelle-Espagne. Les marchandises asiatiques, débarquées à Acapulco, étaient ensuite transportées par voie de terre jusqu'à Veracruz, puis chargées par les galions de la flotte des Indes, qui les emmenaient en Espagne. Une bonne partie des marchandises du galion, des produits chinois, étaient vendues en Amérique. Le galion chargé d'argent suivait le trajet inverse, partant d'Acapulco et se dirigeant vers les îles Philippines, après avoir fait escale à Guam.
Le trafic commença pour la première fois en 1565, après la découverte d'une nouvelle route maritime par le cosmographe espagnol Andrés de Urdaneta, de retour d'un voyage d'exploration, qui fut le premier Européen à constater les effets du courant maritime Kuroshio. Le galion de Manille disparut en 1815, lorsque la guerre d'indépendance du Mexique mit un point final au commerce transitant par le Mexique.
La difficulté pour les Espagnols résida dans la découverte du chemin du retour (le tornaviaje) des Philippines aux Amériques. Avant 1565, plusieurs expéditions ayant réussi à atteindre les Philippines par l'est échouèrent à revenir vers l'ouest faute de vent et de courant. En 1525, l’expédition de García Jofre de Loaisa souffre de nombreuses avaries (Loiasa meurt pendant la traversée du Pacifique) et un seul navire sur les sept partis de la Corogne atteint finalement les Moluques en lambeaux. Le , une nouvelle expédition part de Nouvelle Espagne sous le commandement de Álvaro de Saavedra Cerón (cousin d'Hernan Cortés) pour arriver en à Mindanao, puis en mars à Tidore où il trouve le capitaine de la forteresse espagnole, Hernando de la Torre et les survivants de l’expédition de Loaisa.