Le babisme ou la foi babie ( بابی ها , Bābī hā) est un mouvement religieux réformateur et millénariste fondé en Iran le (5 Jamādīyu’l-Avval 1260 ap.H.), par un jeune commerçant de la ville de Chiraz, nommé Sayyid ʿAlī Muḥammad Šīrāzī (1819-1850) et surnommé le Bāb ( باب = « la Porte ») (1819-1850).
Ce mouvement messianique fut la cause d’un grand bouleversement dans la société persane du . Le babisme se répandit rapidement à travers la Perse, touchant toutes les couches de la population, du plus humble paysan au plus éminent lettré. Le clergé chiite associé au gouvernement persan réagit par une persécution féroce en martyrisant des dizaines de milliers de babis. Il ne reste plus actuellement que quelques disciples du Bāb, qui s’appellent eux-mêmes le Peuple du Bayān et sont nommés bābī, bayānī ou azalī. Situés principalement en Iran et en Ouzbékistan, il est impossible de donner de chiffre exact, car ils continuent de pratiquer la dissimulation (taqiya) et vivent sans se différencier des musulmans qui les entourent.
La dynastie Kadjar (Qāǧār), fondée en 1794, venait de réussir à restaurer l’unité nationale et s’apprêtait à entamer des réformes pour moderniser le pays sous la pression de la Russie au nord et de la Grande-Bretagne à l’est, qui s’opposaient dans le Grand Jeu géostratégique pour la domination de la région. Avec l’arrivée au pouvoir des Qajars, les commerçants du bazar (bazarī) et les dignitaires religieux (oulémas) chiites acquirent influence et pouvoir au sein d’une société restée féodale et soumise au clientélisme, au népotisme et à la corruption.
Le milieu du fut une période d’intenses espoirs de voir se réaliser une ère messianique, aussi bien parmi les chrétiens (comme avec les adventistes) que les musulmans chiites.
Ceux-ci attendent selon leurs traditions la venue, avant le « Jour de la Résurrection et du Jugement », d’une sorte de « messie » appelé Al-Mahdī ( المَهْديّ , ce qui signifie « le bien guidé ») par les sunnites et Al-Qā’im ( القائم , ce qui signifie « celui qui se lèvera » ou le « résurrecteur ») par les chiites, qui l’identifient avec le retour de « l’imam caché ».