Les jumeaux divins sont un thème mythique et légendaire important de la tradition indo-européenne, en lien avec les forces célestes. De nombreux peuples comptent un ou plusieurs jumeaux divins, dont les Grecs (Dioscures), les Hindous (Ashvins), les Lituaniens (Ašvieniai), les Lettons (Dieva dēli), les Siciliens (Paliques), les Romains (Romulus et Rémus)...
À l'origine de cette conception mythologique repose l'attitude des sociétés anciennes face à la gémellité humaine : le phénomène a pu être interprété comme une intervention surnaturelle, l'un des jumeaux étant censé être le fils d'un père humain, le second, fils d'un dieu ou d'un esprit. Considérés comme « puissants » magiquement, les jumeaux humains sont réputés bénéfiques, les jumeaux divins aussi. Ils peuvent également être considérés comme dangereux d'où de multiples légendes narrant l'expulsion des jumeaux et de leur mère hors de la communauté.
Le lien des Jumeaux divins avec le cheval est probablement très ancien. Venceslas Kruta observe que dans la séquence iconographique établie pour l'âge du bronze nordique, le cheval porte l'astre à son zénith.
Il existe dans la mythologie et les légendes héroïques des peuples indo-européens trois types principaux de Jumeaux masculins :
Les « Jumeaux divins » proprement dits, qui sont à la fois fils et petits-fils du Ciel diurne par sa fille l'Aurore. Comme tels, ils relèvent de la mythologie du cycle annuel. Leur mythe principal est le retour de l'Aurore et de la belle saison qu'ils s'efforcent de « ramener », *nes-, racine qui a fourni l'un de leurs noms en indo-iranien *nāsatia-. Ils pratiquent également la médecine. Leurs principaux représentants sont les Ashvins védiques et les Fils de Dieu lettons. Peuvent leur être associés les jumeaux Alcis de la Germanie que leur nom associe à l'élan, donc une période antérieure à la domestication du cheval, alors que les autres sont associés au cheval. Ce groupe remonterait à la période la plus ancienne de la tradition indo-européenne.