Une monnaie locale, ou monnaie locale complémentaire (MLC), ou monnaie locale complémentaire et citoyenne (MLCC) est, en sciences économiques, une monnaie non soutenue par un gouvernement national (qui n'a pas nécessairement cours légal) et destinée à n'être échangée que dans une zone géographique prédéterminée, généralement à l'échelle d'une ville ou d'une région. Les monnaies de ce type sont une forme de monnaie complémentaire. En redirigeant le parcours de consommation vers les commerces et services de proximité, les monnaies locales visent à favoriser une transition écologique et sociale, en privilégiant les circuits-courts, le lien social, et la définanciarisation de l'économie.
Historiquement, il était courant, notamment au Moyen Âge, qu'une ville émette de la monnaie, cependant la notion de monnaie locale n'émerge qu'à partir de la crise de 1929.
L'expérience de Wörgl fut conduite de à . Wörgl est une petite ville d'Autriche de qui introduisit un système de bon local durant la Grande Dépression. En 1932, le taux de chômage à Wörgl avait augmenté de 30 %. Le gouvernement local avait accumulé des dettes d'un montant d'1,3 million de schillings autrichiens (ATS) alors que les réserves en liquidité correspondaient à . La construction locale et l'entretien municipal étaient au point mort.
À l'initiative du maire de la ville, Michael Unterguggenberger, le gouvernement local imprima portant un taux d'intérêt négatif de 1 % par mois (monnaie fondante), et pouvant être convertis en schillings pour 98 % de leur valeur faciale. Un montant équivalent en schilling était déposé à la banque locale pour couvrir les bons en cas de rachat en masse et de réclamation des intérêts par le gouvernement. Les bons circulèrent si rapidement, que seuls d'entre eux furent en fait mis en circulation. Selon les rapports du maire et d'économistes d'alors qui étudièrent cette expérience, le système de bons fut facilement accepté par des marchands locaux et la population locale.