vignette|300px|Scène de cannibalisme au Brésil au . Gravure tirée du livre de Hans Staden Nus, féroces et anthropophages, 1557.
L’anthropophagie (du grec , « être humain », et qui se rapporte à l'action de « consommer ») est une pratique qui consiste à se nourrir d'êtres humains.
L'anthropophagie peut recouvrir des réalités profondément différentes selon la civilisation, la période historique et les individus. Elle a dans beaucoup de sociétés une fonction rituelle ou magique. Il peut s'agir d'endocannibalisme (au sein du groupe social) ou d'exocannibalisme (vis-à-vis de groupes extérieurs ou ennemis). Norme sociale dans les sociétés traditionnelles qui la pratiquaient, elle est strictement considérée comme criminelle dans les sociétés modernes.
Si une confusion est souvent faite entre anthropophagie et cannibalisme, les deux notions sont loin de se recouvrir, à plusieurs égards.
D’abord parce que le cannibalisme, défini comme le fait de manger des individus de sa propre espèce, n’est pas spécifiquement humain : 1 500 espèces pratiquent régulièrement ou occasionnellement le cannibalisme. L’étymologie d’anthropophagie (« consommation d’êtres humains ») restreint clairement cette notion à des populations humaines ou des êtres humains.
Une autre distinction parfois faite entre anthropophagie, terme neutre, et cannibalisme, terme plus chargé de violence, est que celui-ci consiste en l’anthropophagie rituelle. Selon cette distinction, les survivants du « drame de la cordillère des Andes », qui ont ingéré les passagers décédés, se sont livrés à des actes d’anthropophagie circonstancielle, pour survivre ; les pratiques rituelles ancestrales ou pathologiques consistant à consommer des proches, des ennemis, etc. pour capter les propriétés du défunt, maintenir l’équilibre social, etc. relèvent quant à elles du cannibalisme essentiel.
Par ailleurs, certaines cultures connaissent une anthropophagie symbolique, qui ne porte pas sur la consommation physique de chair humaine, mais sur la dévoration de sa substance symbolique.