Le 2,4,6-trinitrophénylméthylnitramine ou N-méthyl-N,2,4,6-tétranitroaniline, de formule brute C7H5N5O8, communément appelé tétryl est un explosif puissant, mais sensible, toxique et instable dans le temps.
Il a été utilisé dans la fabrication de détonateurs, comme explosif d'amorçage secondaire (petite charge placée à côté du détonateur dans le but de propager la détonation dans la charge explosive principale) et pour la production de charges d'explosif (dont pour des grenades sous-marine et « bombes rebondissantes »).
Son utilisation a été largement remplacée par le RDX.
Dans l'environnement, il est écotoxique et constitue un agent mutagène.
Le tétryl, découvert et décrit par Romburgh en 1883, a principalement été utilisé durant la Première Guerre mondiale (comme propulseur, avec l'avantage que sa fabrication ne consommait pas les mêmes produits que de nombreux autres explosifs) et la Seconde Guerre mondiale et dans d'autres conflits leur ayant succédé. Malgré les précautions prises, notamment dans les années 1940, de nombreux ouvriers le manipulant ont été malades ou victimes d'allergies.
Le tétryl était alors mélangé avec de l'acide stéarique, du graphite ou d'autres éléments de liaison pour qu'il puisse être pressé en pastilles, forme dans laquelle il a été le plus fréquemment utilisé dans des munitions. Il est habituellement utilisé seul, mais il l'a parfois aussi été en association avec d'autres produits chimiques, par exemple dans le tétrytol.
Le tétryl n'est plus fabriqué ni utilisé aux États-Unis, mais peut encore être trouvé dans les « munitions héritées » ou munitions non-explosées ou des munitions immergées (dont mines anti-personnel M14).
Le tétryl est une nitramine. Il se présente comme un matériau cristallin jaune (poudre solide), dont la structure a été publiée depuis 1967 : il cristallise dans le système monoclinique, groupe d'espace P21/c avec comme paramètres de maille
a = 1,4129 nm
b = 0,7374 nm
c = 1,0614 nm
β = 97,07°
et 4 unités /maille.